10 endroits où se faire des peurs à Montréal

par Michelle Trottier

À la veille de l’Halloween, voici une liste d’endroits lugubres et peut-être même «hantés» à visiter à Montréal pour faire augmenter son rythme cardiaque et faire suer ses mains.

Les randonnées dans certains cimetières, en plein jour, peuvent prendre l’allure d’une simple promenade dans un beau parc. Mais la nuit venue, à la lumière d’une lampe de poche, ces périples peuvent activer l’imagination des plus rationnels.

Montréal compte une multitude de cimetières de toutes les confessions où il fait sans doute bon aller se donner une petite frousse, mais deux d’entre eux attirent l’attention lorsqu’on parle d’endroits «où il se serait passé des choses»: les cimetières Mont-Royal et Notre-Dame-des-Neiges, voisins, et situés sur le mont Royal. On raconte que plusieurs témoins y auraient aperçu au fil du temps, entre autres entités errantes, un guerrier algonquin.

Une histoire circule également sur l’origine de l’heure de fermeture du cimetière Notre-Dame-des-Neiges – 17h -, reliée à la tenue à cet endroit, à la nuit tombée, de messes sataniques impliquant des sacrifices d’animaux.

Par ailleurs, le mont Royal serait l’hôte d’une autre âme en peine célèbre, celle du baron Simon McTavish, mort en 1805 avant que soit achevée la construction de la somptueuse demeure qu’il voulait offrir à sa nouvelle épouse, au sommet de la montagne. Si des bruits de fêtes auraient notamment été entendus entre les murs de la résidence jamais terminée, ce sont surtout les apparitions de McTavish, dévalant l’hiver les pentes enneigées de la montagne assis dans son cercueil qui alimentent les conversations des amateurs de paranormal.

Et si l’on a l’imagination très fertile, on va faire un tour au centre-ville, à la place du Canada et au square Dorchester, et on pense aux milliers de corps enterrés jadis sous ces parcs, dans l’ancien cimetière Saint-Antoine qui a accueilli des cadavres en son sein de 1799 à 1855.

On estime qu’il y aurait toujours là les ossements de plus de 40 000 corps. Les squelettes ayant été découverts lors des travaux de réfection du boulevard René-Lévesque à l’automne 2016, une rumeur veut également que certains défunts, contrariés par les travaux, hanteraient désormais certains racoins du complexe Guy-Favreau.

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Si les cimetières sont des lieux «classiques» pour imaginer des manifestations étranges, plusieurs bâtiments et lieux de la métropole sont également vus comme le théâtre de phénomènes inexpliqués.

Le Mount Stephen Club, aujourd’hui le Bar George de l’hôtel Mount Stephen, se voit associé à l’histoire de la première propriétaire de l’endroit, Annie Charlotte Kane, épouse de Lord George Stephen, dont le fantôme aurait été aperçu, entre autres, dans l’emblématique grand escalier de l’endroit par des membres du personnel de service, plusieurs années après que le couple eut quitté la demeure.

Bâtie en 1688, l’Auberge Saint-Gabriel est l’un des plus vieux établissements hôteliers en Amérique du Nord, du moins le premier à avoir obtenu son permis d’alcool, au mois de mars 1754. Toujours un restaurant gastronomique aujourd’hui, il n’y a pas que sa bonne nourriture qui fasse sa réputation. Dans certains milieux, on chuchote que l’esprit d’une petite fille, morte dans un incendie à l’auberge au XIXe siècle, s’y serait manifesté.

Le Théâtre du Nouveau Monde, autre bâtiment chargé d’histoire, aurait également été le lieu d’étranges phénomènes. Comme cette rencontre d’un ancien propriétaire avec le fantôme d’une vieille dame qui aurait réservé, à la vie à la mort, le fauteuil F106 (disparu lors de la rénovation du théâtre en 1997), et cette tendance des éléments de l’éclairage de scène à s’allumer et s’éteindre tout seuls.

Faut-il s’étonner des rumeurs de présences fantomatiques à la prison Au pied-du-courant, site de l’exécution par pendaison d’au moins 17 patriotes? Bruits à la source incertaine, voix et chuchotements, portes qui se ferment... Des soldats en «vieux uniformes» auraient même été aperçus dans le bâtiment, qui abrite aujourd’hui également le siège social de la SAQ.

Datant de 1705, et considéré comme l’un des plus vieux édifices du Vieux-Montréal, le Château Ramezay, aujourd’hui un musée, possède également sa légende à donner la chair de poule: deux spectres y auraient été entrevus, soit celui d’un gardien nommé O’Leary qui y aurait travaillé vers la fin du XIXe siècle, ou encore celui de Mlle O’Dowd, une gardienne et conservatrice du musée qui y aurait œuvré durant près de 50 ans.

Si la seule idée de parcourir ces endroits en solitaire suffit à en faire frissonner certains, quelques entreprises offrent également des tours guidés de groupe afin de satisfaire sa curiosité macabre en la partageant. Montréal hanté propose trois circuits, soit dans Griffintown, sur le mont Royal et au centre-ville. Fantômes Montréal, dans le Vieux-Montréal, offre deux circuits dans ce quartier, dont Légendes et sombres rencontres. Enfin, Secret Montréal fait revivre le quartier du Red Light de la ville à travers deux circuits dont l’un est consacré aux Fantômes du Red Light.

Les histoires de fantômes et légendes urbaines pullulent à Montréal, et ces quelques lieux ne constituent qu’un aperçu des endroits où on peut s’accorder de vivre quelques sensations fortes, tout en mettant sa rationalité à l’épreuve. Et la période de l’Halloween, où la connexion avec le monde des morts est dans l’air, est sans doute le meilleur moment pour le faire.

Note de l’auteure: Cet article se veut une incursion ludique dans le monde des histoires et légendes et des croyances paranormales. Il ne s’agit en aucun cas d’affirmer l’existence réelle de fantômes, mais plutôt de donner des pistes à quiconque cherche un lieu pour jouer à se raconter des peurs.