Pourquoi nous serrons-nous la main, nous embrassons-nous, ou nous agenouillons-nous? Ces faits amusants dressent un bref historique des mœurs et de l'étiquette.
18 décembre 2015
Pourquoi nous serrons-nous la main, nous embrassons-nous, ou nous agenouillons-nous? Ces faits amusants dressent un bref historique des mœurs et de l'étiquette.
Un signe de la main peut être remarqué plus rapidement qu'un visage, ainsi nous saluons d'abord en faisant un geste de la main puis nous sourions pour témoigner de notre accueil.
Lorsque les Romains voulaient montrer qu'ils venaient en amis et sans armes, ils se saluaient le bras tendu et la paume ouverte.
Au 20ème siècle, ce salut prit un sens plus sinistre quand il fut adopté par les nazis sous le règne du dictateur Adolf Hitler.
Dans les civilisations anciennes, comme le royaume d'Israël et l'Empire romain, la poignée de main signifiait qu'on était lié par un contrat. À l'époque médiévale, elle caractérisait une promesse d'engagement ou d'allégeance; le subordonné s'agenouillait pour recevoir la poignée de main de son supérieur.
La poignée de main pour saluer devint un code de politesse pour l'ensemble des classes sociales et fut adoptée en Europe au début du 19ème siècle, même si les époques plus anciennes considéraient cela comme trop égalitaire pour être accepté.
Si, comme le soutiennent les anthropologues, le baiser d'amour renvoie à l'activité de succion de la petite enfance, il est alors aussi vieux que la race humaine. Le baiser moins intime apposé sur la joue était utilisé par les Grecs et les Romains pour exprimer la bienvenue ou souhaiter le bonjour.
La Bible fait même état de baisers de salutation. Lors d'un rituel, les Seigneurs médiévaux embrassaient sur la joue les chevaliers nouvellement investis. Les chevaliers, en échange, se soumettaient respectueusement ou prêtaient allégeance à leur seigneur en baisant sa main.
Le savant hollandais Érasme pensait que non seulement le commun des mortels aspirait à la distinction mais qu'il désirait aussi connaître les règles à adopter en matière de comportement.
Son court traité de 1530 intitulé « De la Bonne Conduite des Garçons » décrit les manières à adopter à l'école, à l'église, au moment des repas et même au lit. Il contenait aussi des directives discrètes sur la façon de « nommer certaines fonctions du corps dont notre sensibilité nous interdit de parler en public ».
En France, à partir du milieu du 17ème jusqu'au début du 18ème siècle, Louis XIV insistait pour que les courtisans observent un calendrier très précis de civilités.
Les dandys tels que Beau Nash et Beau Brummell fixèrent les règles de l'étiquette britannique dans le courant du 18ème siècle et jusqu'au début du 19ème siècle. Leurs lubies devinrent rapidement à la mode.
On rapporte que le prince régent, le futur George IV, versa des larmes quand son ami Brummell désapprouva la manière dont son manteau était ajusté.
Aux États-Unis, George Washington donna dans sa brochure un certain nombre de conseils quant au bon comportement à adopter Règles de conduite.
Au 19ème siècle, Comment choisir et se faire des Amis fut écrit par « Mademoiselle Manières » qui n'était autre que la journaliste Judith Martin.
La plus célèbre experte en étiquette de l'Amérique fut Emily Post, dont le livre paru en 1922 et intitulé Étiquette : le livre Bleu des usages sociaux se hissa immédiatement en tête des meilleurs vendeurs.
Il y a une longue histoire derrière chaque poignée de main, chaque signe de la main et chaque baiser déposé sur la joue. Ce bref historique de l'étiquette vous dira tout ce que vous devez savoir.
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